Le gouvernement suisse organisera une conférence de paix pour l'Ukraine les 15 et 16 juin au Bürgenstock, visant à établir une paix durable et juste. Bien que le sommet ait été préparé en consultation avec de nombreux États, y compris des membres du G7 et de l'UE, la participation de la Russie reste incertaine, cette dernière ayant exprimé des réserves quant aux objectifs de la conférence. La présence du président américain Joe Biden est spéculée, tandis que l'implication de la Chine est également en question, Pékin ayant proposé son propre plan de paix.
1. Préparation et Pré-négociation
La préparation minutieuse est essentielle dans toute négociation complexe. Consciente de cela, la Suisse a entamé des dialogues avec des membres du G7, l'Union Européenne, et des pays du Sud, soulignant l'importance de comprendre les positions et les intérêts des divers acteurs impliqués. Cette phase initiale est cruciale pour identifier les terrains d'entente et les différences, facilitant ainsi l'élaboration de stratégies pour aborder les points litigieux.
2. Neutralité et médiation
La neutralité de la Suisse joue un rôle central en tant que médiateur dans des négociations complexes. Elle doit être perçue comme impartiale pour faciliter un dialogue constructif sans parti pris. Cette tradition de neutralité offre un cadre propice où les discussions peuvent se dérouler de manière ouverte.
3. Inclusivité versus absence d'acteurs clés
La gestion de l'absence de la Russie est un défi majeur. Organiser un sommet sans tous les acteurs clés, notamment un belligérant principal du conflit, souligne les limites de l'inclusivité et pourrait compromettre l'efficacité des négociations. Poursuivre le dialogue sans la Russie risque également d'affecter la perception de la neutralité suisse.
4. Gestion des attentes
Il est improbable qu'un seul sommet puisse résoudre un conflit aussi complexe et profond que celui en Ukraine. Fixer des objectifs réalisables, tels que l'élaboration d'une feuille de route pour la paix ou l'identification d'accords partiels, est crucial pour faire avancer les négociations de manière constructive.
5. Stratégies de négociation
Les négociations complexes nécessitent une gamme de stratégies, allant de la négociation distributive à l'intégrative. Une approche intégrative, visant à maximiser les bénéfices mutuels et à explorer des solutions créatives, est essentielle pour progresser vers la paix.
6. Communication et dialogue continu
La communication continue est vitale dans les négociations complexes. Le sommet en Suisse sert de plateforme pour un dialogue continu, essentiel pour bâtir la confiance et avancer vers des résolutions. La diplomatie en coulisses et les échanges directs sont des composantes clés de cette communication.
7. Risques sur l'Image de la Neutralité Suisse
Organiser un sommet sans la participation de la Russie présente des risques significatifs pour l'image de neutralité de la Suisse. Ce choix pourrait être interprété comme un alignement avec certaines parties, mettant en péril la réputation de la Suisse en tant que médiateur impartial et neutre sur la scène internationale. La Suisse doit donc naviguer avec prudence pour préserver son statut tout en essayant de faciliter le dialogue pour la paix.
Conclusion
L'organisation d'un sommet pour la paix en Ukraine par la Suisse, malgré les défis significatifs, montre l'importance de l'engagement continu en faveur de la diplomatie et de la négociation complexe. La gestion de chaque étape, de la préparation aux discussions post-sommet, doit être scrupuleusement effectuée pour maximiser les chances de parvenir à une résolution pacifique, tout en maintenant la neutralité et l'image internationale de la Suisse
Pr. Dr Djawed SANGDEL
Directeur Général, SWISS UMEF
Professeur de Leadership et d'Entrepreneuriat
Député au Grand Conseil - Genève, Suisse
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